Le financement par le capital risque/capital investissement : activité et performance

Publié le 9 Décembre 2013

Le financement par le capital risque/capital investissement : activité et performance

Les PME représentent une part importante du tissu économique, néanmoins, elles subissent beaucoup de difficultés. Le capital risque commence ainsi à se faire connaitre en tant que source de financement pour les PME qui représente des perspectives de croissance.

Le taux d’échec des entreprises en phase de création se situe entre 70% et 80% à cause du profil du porteur du projet et de la difficulté d’accès au financement.

L’accès au financement bancaire reste une problématique pour les PME surtout avec les nouvelles mesures prudentielles dont font preuves les banques locales suites à l’introduction de nouveaux ratios prudentiels dans leur mode de gestion.

Le capital risque peut ainsi être défini plus précisément comme une forme de capital-investissement, représentant une technique plus structurée pour fournir du capital aux entreprises émergentes à croissance élevée. Suite aux similitudes entre le capital risque et les autres formes de capital-investissement, de nombreuses sociétés de capital investissement s’engagent dans les deux types de financement. C’est le cas pour le Maroc où le capital investissement constitue le terme générique de cette industrie tandis que le capital risque est réservé uniquement au financement de la phase de création.

Ainsi le Capital Investissement intervient au niveau de quatre segment différents du cycles de vie de l’entreprise : au moment de la création d'entreprises pour le financement de l'innovation, des nouvelles technologies et des biotechnologies, grâce au Capital Risque, à l'occasion d'un projet de développement pour les entreprises à fort potentiel de croissance, grâce au Capital Développement, pour l'acquisition, la transmission ou la cession d'entreprises, avec le Capital Transmission / LBO, et enfin en cas de difficultés, grâce au Capital Retournement.

En pratique, les investisseurs mettent en commun des capitaux dans un fonds de Capital Investissement géré par une société de gestion. Ces capitaux servent à prendre des participations dans une entreprise cible. Cette dernière sera « transformée » dans le but d’accroître sa valeur et de revendre les participations du fonds plus chères au moment de la sortie ou des désinvestissements.

Réalisations et chiffres clés*

  • Actuellement, ce secteur compte un nombre limités d’intervenants dont les plus importants sont : Moussahama PPP, Capital Invest, Attijari Capital-Risque, Capital Finance, Faisal Finance, MarocInvest, Upline Technologies, Casa Finance Group Capital, Access Capital Atlantique Société Anonyme, BMCI Finance, Maghreb Finance IT Management, Asma Invest, Maroc Interfinance, Fonds Sindibad, Lignes BEI (RCEM).
  • Le montant total des fonds levés depuis l’origine s’élève à 9,39 Mds DH.
  • Les fonds disponibles pour l’investissement sont de 3.9 Mds DH. La collecte de fonds en 2012 est à hauteur de 1.9 Mds DH.
  • L’investissement cumulé à fin 2012 s’élèvent 3.6 Mds DH. En 2012, les investissements sont de 307 MDH avec 7 nouveaux investissements et 9 réinvestissements. Le nombre de sociétés investies est de 140 entreprises.
  • Ticket moyen investi dans les entreprises : 23 MDH.
  • Désinvestissements en cumul à fin 2012 : 1.8 Mds DH.
  • Durée moyenne d’investissement est de 5,2 années.
  • TRI moyen pondéré par sortie : 16 %.

La performance reste portée par le capital développement et transmission alors que le capital risque reste peu présenté.

Tendances

  • Prédominance de fonds transrégionaux dans la 3ème génération de fonds.
  • Élargissement sectoriel et régional des actes d’investissement.
  • Poursuite des investissements dans des entreprises en phase de création (Capital risque/amorçage) dont le chiffre d’affaires des entreprises investies est passé à 40% en 2012.
  • Fort engagement des fonds d’investissement dans l’accompagnement des entreprises investies d’où une évolution remarquable en matière économique, sociale et environnementale.

Contraintes de développement :

  • Un cadre réglementaire peu incitatif et trop contraignant.
  • Un système fiscal lourd.
  • Une rareté des ressources humaines spécialisées.
  • Des barrières culturelles : l’esprit d’entreprise, l’approche du risque, la mobilité sont donc des concepts encore peu développements dans notre esprit.

Malgré ces efforts, l’écart continu de se creuser entre le nouveau et le vieux concept de financement des Start-up. L’intérêt que représente ce secteur pour le Maroc réside dans le rôle d’appuis qu’il entretient avec l’industrie locale et à sa capacité de juger à leur juste valeur les projets qui ne relèvent pas des secteurs traditionnels privilégiés par les banques.

Cependant, de toutes les activités du capital-risque, le capital-création reste le parent pauvre car il n’offre pas assez de garanties. La haute volatilité et le fort taux d’échec de création d’entreprises poussent souvent les investisseurs vers des firmes en phases de pérennités.

*Les donnes relèvent de l'Association Marocaine des Investisseurs en Capital. Année: 2012.

Rédigé par Maza Consult

Publié dans #Entrepreneuriat et finance

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article