Maroc: Conjoncture nationale - Décembre 2017

Publié le 13 Février 2018

Maroc: Conjoncture nationale - Décembre 2017

Croissance et inflation 

Au 3ème trimestre 2017, la croissance nationale s’est établie à 3,8% au lieu de 1,3% au même trimestre de l’année précédente, tirée par un rebond de 14,5% après un recul de 13,6% de la valeur ajoutée agricole. Pour sa part, le PIB non agricole a décéléré de 3,3% à 2,5%, avec un net ralentissement de 9,9% à 1,6% des impôts sur les produits nets des subventions et une accélération de 2,3% à 2,7% de la valeur ajoutée non agricole.

L’inflation a reculé à un niveau de 0,7% en 2017 (dissipation de l’impact des chocs sur les prix des produits alimentaires à prix volatils,) et devrait augmenter à 1,9% en 2018 (l’impact de la flexibilité intégré). En revanche, l’inflation sous-jacente est ressortie en hausse à un niveau de 1,3% en 2017 et devrait atteindre 1,5% en 2018 et 1,9% en 2019.

Finance publiques

A fin novembre 2017, la situation des finances publiques fait ressortir un déficit budgétaire, hors privatisation, de 33,1 milliards, en atténuation de 7,3 milliards par rapport à la même période en 2016. Les recettes ordinaires se sont améliorées de 5,6, recouvrant une progression de 5,6% des rentrées fiscales et une hausse de 4,7% de celles non fiscales. En parallèle, les dépenses ordinaires se sont alourdies de 2,6%, en liaison notamment avec la hausse de la charge de compensation de 28,2%. Le solde ordinaire ressort ainsi excédentaire à 15,1 milliards, en accroissement de 6,5 milliards. 

L’investissement s’est accru de 0,8%, portant ainsi les dépenses globales à 262,9 milliards, soit un alourdissement de 2,2%. Quant au solde des comptes spéciaux du Trésor, il est ressorti positif à près de 6 milliards, en amélioration de 1,2 milliard par rapport à l’année précédente.

Transaction courante et liquidité

Les données provisoires du 3ème trimestre 2017 indiquent une poursuite de la consolidation des exportations avec une hausse de 9,7% et une progression de 6,9% des importations. Le déficit commercial ressort ainsi en léger creusement à 173,2 milliards et le taux de couverture est passé de 55% à 56,4%.

La performance des exportations reflète une progression des expéditions de phosphates et dérivés de 11,8%, en relation essentiellement avec l’accroissement de 20,7% des ventes d’engrais naturels et chimiques. Les ventes des produits agricoles et agro-alimentaires ont progressé de 9,1% à 47,5 milliards et celles du secteur automobile ont connu une hausse de 8% à 54,2 milliards. La hausse des importations a concerné l’ensemble des groupements de produits, à l’exception des produits alimentaires qui ont accusé un recul de 4,3%, avec notamment une baisse de 36% des achats de blé. La facture énergétique a ainsi enregistré une augmentation de 28,6%, traduisant des progressions de 33,4% pour le gas-oil et le fuel-oil et de 24,9% pour le gaz de pétrole et autres hydrocarbures dont les prix à l’import se sont accrus de 23,4%. Les achats de biens de consommation ont progressé de 5% et ceux de biens d’équipements de 3,9%.

Au niveau des autres rubriques du compte courant, la progression des recettes voyages se confirme avec une hausse notable de 6,6% à 64,4 milliards et les transferts des MRE ont augmenté de 4% à 60,2 milliards à fin novembre.

S’agissant du compte financier, le flux net d’IDE s’est amélioré de 13,2% pour s’établir à 21,8 milliards de dirhams. Le flux net des investissements des marocains à l’étranger a atteint 8,9 milliards après 5,5 milliards en 2016. Tenant compte des autres rubriques de la balance des paiements, les réserves internationales nettes ont accusé un recul de 3,5%, en glissement annuel, à 238,4 milliards de dirhams, ce qui devrait assurer la couverture de 5 mois et 23 jours d’importations de biens et services.

Monnaie, crédits et liquidité

La situation de la liquidité bancaire a poursuivi son amélioration, le besoin s’étant atténué à 42,2 milliards de dirhams suite à la hausse des réserves de change. Le taux interbancaire s’est situé à 2,28% en moyenne, demeurant ainsi aligné sur le taux directeur.

Sur les autres marchés, on assiste à une quasi-stagnation des taux des bons du Trésor aussi bien sur le marché primaire que secondaire. Pour ce qui est des taux de rémunération des dépôts, ils n’ont pas connu de variation significative en octobre, s’établissant à 2,74% pour les dépôts à 6 mois et à 3,11% pour ceux à 1 an.

Le crédit bancaire a vu son taux de croissance revenir de 5,2% à 4,8% en novembre, reflétant un ralentissement de 5,4% à 0,8% des prêts à caractère financier. A l’inverse, le crédit au secteur non financier a progressé de 5,4% contre 5,2% le mois précédent, traduisant notamment une accélération des prêts aux sociétés non financières privées. En effet, ces derniers se sont accrus de 4,7% contre 4,4% en octobre, reflétant une accélération de 5% à 5,9% du rythme des prêts à l’équipement et de 5,2% à 8% de celui des concours destinés à la promotion immobilière. A l’inverse, les prêts aux entreprises publiques ont ralenti de 16,1% à 15,5%. En ce qui concerne les crédits aux ménages, ils ont affiché une hausse de 3,9% après 4,1% le mois précédent, résultat d’une décélération de 4,3% à 3,9% des prêts accordés aux particuliers, tirée par celle des prêts à l’habitat. En revanche, les crédits aux entrepreneurs individuels ont vu leur taux de progression passer de 5,6% à 6,7%.

Pour ce qui est des autres sources de création monétaire, les réserves internationales nettes ont accusé une baisse de 3,5% en novembre, moins accentuée que celle de 8,1% observée le mois précédent. Leur encours s’est établi ainsi à 238,4 milliards de dirhams, soit l’équivalent de 5 mois et 23 jours d’importations de biens et services.
 

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